Les plus taquins d’entre vous auront tôt fait de remarquer que lapsus est un mot qui fait rire à ses dépens Il fait même partie de ces rares mots de notre belle langue française à pouvoir faire sourire jusqu’au président Nicolas Sarkozy de toutes ses dents blanches de carnassier. Je dis carnassier pour ne pas dire hyène, j’aurais pu dire lion ou puma mais ces marques sont déjà déposés. Et de toute façon, j’ai déjà explosé mon quota de procès en diffamations dans mes derniers articles journalistico-hypocrites dont le parfum de scandale délicieusement camouflé sous de vaniteux apparats me vaudrait bientôt, si l’on en croit la rumeur assassine, une place au sein de la rédaction de Gala, ce qui aurait le double mérite de renflouer mon compte en banque et de ravir ma chère et tendre génitrice qui pourrait crâner devant sa coiffeuse et sa cour de bourgeoises pouponnées sous leurs casques à friser les neurones.
Bien. Mis à part le fait que ce cher monsieur Sarkozy est affublé d’un sourire à faire passer son hoquet à un grizzly pétant avec conviction dans les montagnes sans déranger ses voisins, il faut bien admettre que le lapsus à de quoi faire zygomarrer le plus sérieux des papes, en tout cas beaucoup plus que les mots préservatif, capote, adolescent, pédophilie, prêtre, surtout dans la même phrase. Mais ne soyons pas acides, revenons au basique.
Le lapsus, du latin « lapsus » qui signifie à peu près la même chose à la différence près qu’il faisait beaucoup moins rire mon professeur de latin qui lui préférait de loin l’expression « In orbito couillus habea est » dont je serais bien incapable de vous donner ici une transcription exacte sans verser dans le vulgaire vaguement scatologique, le lapsus signifie l’emploi involontaire d’un mot à la place d’un autre. Du moins si l’on en croit le Petit Larousse qui nous est ici d’une aide précieuse alors que le Petit Robert attend toujours sa maman à l’entrée du magasin, alors je vous en prie, non mais.
J’ai entre les mains un exemple probant fourni avec la plus grande volonté du monde par une amie de mes connaissances déclarant, à propos d’un questionnaire sur la Presse, vouloir passer à la partie concernant les revues menstruelles, avant d’embrayer dans la joie et la bonne humeur sur cet ami à elle qui tomba latéralement amoureux d’une pétasse zoophile prêtant peu d’attentions à ces épanchements de crabe romantique.
Ces lapsus ont beau être de beaux lapsus, ils n’atteindront jamais la qualité et le potentiel comique d’un beau suspect. C’est grave, suspect, disait Coluche, si l’on y réfléchit, c’est même presque pire que lèche-cul.
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