dimanche 7 mars 2010

Dictionnaire impromptu : Léon Blum

Léon Blum

Né le 9 avril 1872 à Paris, Léon Blum est envoyé au Lycée Henri IV, où il rencontre très vite André Gide, avec qui il crée un journal de poésie... cent ans plus tard, il aurait fait du tuning avec Steevy et taggé des murs avec M Pokora, et adieu les congés payés. Mais nous sommes en 1891. Léon Blum obtient coup sur coup sa licence de Lettres et sa licence de droit, puis est reçu comme auditeur au Conseil d’Etat alors qu’il n’a que 23 ans, tout en écrivant quelques critiques littéraires dans des revues parisiennes. La politique ne lui tombe réellement dessus qu’avec le début de l’affaire Dreyfus en 1894, juste avant qu’il ne rencontre Jean Jaurès, avec qui il fonde le journal L’Humanité en 1904.


En août 1914, Léon Blum devient chef de cabinet du socialiste Marcel Sembat, un très bon danseur, puis devient député de la Seine en 1919 et président du groupe parlementaire socialiste l’année d’après, à une époque où l’on n’associait pas encore le socialisme à une gauche caviar dirigée d’une main de fer dans un gant Mobalpa par la vierge du Poitou; L’année d’après, il refuse de s’associer le SFIO aux communistes de la III Internationale et se fait défoncer aux législatives par la montée de l’extrême droite. Du coup, en 1934, il se rapproche du PCF de Maurice Thorez et signe les accords du Front Populaire, qui leur permet de remporter les législatives de 1936 et voit Léon Blum devenir président du conseil, l’équivalent de notre président de la république actuel. C’est le temps de toutes les révolutions : Blum invite des femmes au gouvernement, alors qu’elles n’ont pas encore le droit de vote. Et puis surtout, les congés payés, la semaine de travail à quarante heures, l’obligation de scolarité jusqu’à 14 ans, l’établissement de conventions collectives et le droit ultime à deux matchs de foot par semaine.

Mais très vite, tout se gâte. Calomnié par l’extrême droite comme tout son gouvernement (Roger Salengro, son ministre de l’intérieur, ira même jusqu’à se suicider), et touché de plein fouet par un antisémitisme très à la mode à cette époque où la moustache faisait führer, Léon Blum est à la ramasse et remet sa démission en 1937. Très vite, c’est la guerre. Blum fait partie des 80 parlementaires qui votent contre l’attribution des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, et refuse de s’enfuir aux USA malgré l’invitation de Roosevelt. Arrêté par Vichy en septembre 1940, il est interné au château de Chazeron puis livré par Pierre Laval aux Nazis et déporté en mars 1943 à Buchenwald, dans une charmante petite maison forestière à 100 mètres du camp où, comme chacun le sait, sévissent alors ces petits détails de l’histoire qui en fait n’ont jamais vraiment existé, soyons bien d’accord. Son frère René Blum, fondateur du Ballet de l’opéra de Monte Carlo, finira lui en savon à Auschwitz, pendant que Léon Blum est emmené avec sa femme dans le Tyrol italien au moment où la guerre touche à sa fin. Il dirige pendant un mois le dernier gouvernement provisoire de la France, refuse un poste de ministre que lui propose De Gaule et se retire en 1947 dans sa maison de Jouy-en-Josas (à ne pas confondre avec Jouis en Josette, film pornographique belge de 1948) et meurt le 30 mars 1950 d'un infarctus, à l'âge de 77 ans.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire