
Mais revenons au commencement : au début était la Terre, puis Jean-Michel Aulas a dit « quel la lumière soit », et la lumière fut. Lyon n’est encore qu’un tas de pierres quand, en –53 avant JC, le grand Jules César parvient à avoir la Gaule. Sur Facebook, Cléopatre aime ça. Arrive alors Lucius Munatius Plancus, légionnaire romain en embuscade, qui fonde en 43 avant J-C la ville de Colonia Copia Felix Munatia Lugdunum, vous m’en ferez cinquante lignes pour vous apprendre à suivre ce que je dis. Heureusement, le nom de la ville est rapidement abrégée en Lugdunum, qui signifie approximativement en tchèque « ta mère suce des bites en enfer », puis devient Lyon au XIIIème siècle en même temps qu’elle s’impose comme une cité prospère, grâce au commerce de la soie et du textile, mais aussi une grande tradition culinaire.
Les habitants de Lyon sont appelés les Lyonnais, pour ne pas les confondre avec les Grenoblois, qui habitent Grenoble, ni avec ma belle-mère, qui habite en Bretagne. Malgré la réputation bourgeoise de la ville, les lyonnais sont aussi connus pour être des bon-vivants, et disons-le tout net, des alcooliques. Les fameux Côtes-du-Rhône et les Gigondas n’y sont pas pour rien, même si seuls les garçons ont le droit d’en boire, car le lyonnais a des vins, la lyonnaise des eaux. Le seul problème, c’est que le lyonnais a tendance à trop boire, et que quand quelques lyonnaises se risquent à boire du Côtes-du-Rhône malgré tout, elles deviennent vite une vraie bande de gones. Tout ça pour dire que c’est dans les cafés lyonnais qu’a d’ailleurs été inventée la fameuse fantaisie sémantique « la cuvette est pleine de bouillons », que des centaines de lyonnais essaient encore de comprendre en buvant leur premier verre de la journée, vers 10h du mat’.
Il ne faudrait pas pour autant réduire Lyon à une ville d’alcooliques. C’est tout de même aussi là qu’ont été inventé le cinéma (par les frères Lumières) et le théâtre de Guignol, et la ville possède assez d’infrastructures et accueille assez de manifestations diverses pour mériter son statut de capitale culturelle. Le lyonnais est bon-vivant, et le lyonnais aime rire, le lyonnais aime les loisirs et les cris des enfants qui jouent gaiement sur une couverture au bord du Rhône par un bel après midi de printemps. D’ailleurs, encore une preuve de la diversité et de la grande offre culturelle de la cité, Lyon est tout de même la ville d’origine de Bernard Pivot, Jacques Martin, Bertrand Tavernier, Jean-Michel Jarre, Liane Foly ou encore de Klaus Barbie, ma meilleure amie (par Mattel).