Au départ Dieu dit « que la lumière soit », et la lumière fut, puis Dieu dit « que le con soit », et le con de base fut, à ne pas confondre avec le camp de base, mot propre au vocabulaire militaire, bien que là encore, finalement, on ne se soit pas trop éloigné du sujet. Le con de base est aussi appelé con basique, ce qui est toujours mieux que d’être un con acide voir un con neutre, et je le dis sans aucun ressentiment pour mes amis suisses, à qui je voue un respect d’autant plus profond qu’il vaut mieux être copain avec des gens pleins aux as qu’avec les pauvres descendants des juifs déportés pendant la guerre et dont nos chers amis helvètes ont su l’or à l’abri des vautours conserver avec tant de dévouement.
Mais le con basique n’a que peut d’attraits, intéressons nous plutôt à ces différentes mutations génétiques qui en font un sujet d’étude si attrayant.
En premier lieu vient le gros con, que l’on pourrait aussi appeler beauf intégral pour plus de simplicité. Chacun d’entre nous a un gros con dans son voisinage, voir dans sa famille (désolé). On le reconnaît aisément à son pantalon de jogging Adidas trop court qui découvre à la vue de tous une magnifique paire de charentaise défraîchie que tente de lui mordiller en permanence une petite merde à poil ras qu’il tient fermement en laisse lorsqu’il sort chercher les croissants de bobonne le dimanche matin, en pressant le pas pour ne pas louper Téléfoot et Turbo, deux émissions culturelles en diffusion simultanée qui l’obligera à effectuer sa gymnastique hebdomadaire du pouce droit avec conviction.
Mais le gros con n’est pourtant pas grand-chose à côté du pauvre con, qui a pour lui l’énorme avantage de ne pas savoir qu’il existe. Le pauvre con est innocent comme le blaireau qui vient de naître, il ne fait pas exprès d’être con, c’est dans sa nature d’imbécile heureux, et c’est toujours avec la tête penchée de côté et la larme à l’œil que l’on voit débarquer ce looser magnifique dans une pièce où tout le monde ne manquera pas de souhaiter sa mort au bout de dix minutes.
Le pauvre con est, assez logiquement, souvent pauvre. En effet, le con riche appartient beaucoup plus généralement à la catégorie très peu enviée de sale con. C’est vicieux, un sale con, ça vous assassine dans le dos plus vite que Brutus, et ça a le culot de vous adresser en prime un sourire de faux cul à vous faire froid entre les omoplates, pile à l’endroit où s’enfoncera sa lame acérée quelques minutes plus tard.
Le vieux con est beaucoup plus prévisible, il habite généralement un appartement aux murs aussi épais qu’un sandwich SNCF, le plus près possible de celui d’une bande de jeune qui feront la fête tout le temps et oseront en plus de ça faire bruyamment l’amour à leurs petites amies clitoridiennes à une heure avancée de la nuit, ce qui aura au moins le mérite de lui donner une raison de vivre et de râler contre la jeunesse. Il est à noter que le vieux con a d’abord été un jeune con, à cette époque dorée où il lui restait encore des juifs à dénoncer à la Gestapo. Depuis il s’emmerde, alors faut le comprendre, il s’occupe en attendant la troisième Guerre mondiale qui ne devrait plus trop tarder si l’on en croit les statistiques et si le temps le permet. Remarquez, même les jeunes allemands ne veulent pas faire la guerre, alors on est mal barré. On va être encore obligé de foutre sur la gueule aux enfants irakiens pour passer le temps.
Ca, c’est une réflexion typique de petit con, espèce en voie de disparition qui ne devrait pas tarder à être inscrit au patrimoine de l’Unesco, condamné à mort par le politiquement correct et la morale judéo-chrétienne ambiante. En attendant sa mort, le petit con assume et tient à le faire savoir en montant sur scène le samedi soir, il cultive l’acidité et le cynisme, et aime par dessus tout provoquer les féministes casse boules et les révolutionnaires en charentaises. Et puis, vous commencez à le savoir désormais, il le répète aussi souvent que possible : avec tout ça, le petit con est vraiment le roi des cons. Et défendra son trône aussi longtemps qu’il en aura la force, à vous de jouer, bande de cons.
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