Mesdemoiselles, messieurs, français, françaises, cher public adoré, bande d’enfoirés... laissez moi aujourd’hui vous conter la fabuleuse histoire d’un pays trop souvent oublié des grands débats géopolitiques dont se tartinent mollement nos mandats cumulés qui cumulent allégrement en baillant plus que de raison sur les bancs moelleux des hémicycles internationaux, où l’on s’emmerde autant qu’à l’Assemblée Nationale mais en plusieurs langues. Laissez moi vous parler de cette contrée fleurie aux milles merveilles aussi soigneusement enfouies que la logique dans le programme du Parti Socialiste, laissez moi vous parler de la Belgique.
La Belgique est un petit pays d’Europe sauvagement coincé entre le Luxembourg et la Mer du Nord, que l’on voit danser le long des golfes clairs où la Belge trépigne en attendant sans trop y croire le retour du fier marin belge, disparu il y a fort longtemps en mission lorsque le commandant du sous-marin La Bonne Blague a donné l’ordre à ses hommes d’aérer un peu leur chambrée. Une fois. Voilà un bon exemple de blague belge, et si je conviens qu’il est bien facile de railler les belges à la moindre occasion, il a pourtant été scientifiquement prouvé que le Belge moyen n’est pas foncièrement plus con qu’une moule marinière ou qu’un Allemand. De là à préférer l’humour belge à l’humour nazi, il n’y a qu’un pas que sauteront allégrement les quelques personnes que la simple évocation d’un four crématoire ne suffit pas à faire rire aux larmes. Mais plutôt que de nous moquer, apprenons donc à connaître nos voisins belges.
Monarchie constitutionnelle de 10 millions d'habitants se prélassant sur 320 km de territoire, la Belgique regorge de petites cités charmantes où il fait bon vivre, remplies de petits cafés où l'on boit la bière dans de grandes chopes et où le mot "demi" n'existe pas. Les villes de Wallonie les plus connues sont Charleroi, où le wallon boit, et Bruxelles, où le Manneken Pis. Sans oublier bien sûr Liège, qu'il vaut mieux éviter en voiture à cause des bouchons, et du côté du pays flamand Brugges, Gand, Anvers, et Contre Tout.
Car vous n’êtes pas sans savoir, nonobstant votre ignorance crasse et votre aptitude toute particulière à être totalement imperméable à toute forme d’intelligence, que la Belgique est un petit pays viscéralement partagé en deux, le pays flamand à gauche, le pays wallon à droite, l'escaut au milieu, rien à voir avec la pétasse zoophile à képi dont se délectent les audiences de TF1. Deux pays, deux ambiances, deux femmes : les Flamandes, qui voient la vie en rose et ressemblent à des hollandaises, et les Wallones, qui voient la vie en gris et ressemblent à des mineurs de fond lensois avec un poil plus de moustache.
En effet, alors que le Belge le plus connu est sans doute Hercule Poirot, sorte de détective drosophile dont les larges moustaches servaient de ramasse-miette chez Mme Christie, la Belge la plus connue est sans doute Madame Patate, grâce à qui les belges du monde entier ont la frite. Il ne faudrait pas non plus oublier que la Belgique est le pays de la BD, de Franquin (Gaston Lagaffe) à Peyo (Les Schtroumpfs) en passant par Hergé (Tintin), Morris (Lucky Luke) et Philippe (mon beau-frère qui débute dans le métier mais dont le personnage absolument tordant de chauve-souris chevelue - et gay - s'avèrera sans doute promis bientôt à un bel avenir). La Belgique s'est également évertuée à fournir une tripottée d'actrices et de chanteuses sans lesquelles le silence n'aurait plus la même valeur, de Marie Gillain à Natacha Régnier en passant par Lara Fabian, Annie Cordy, Axelle Red et bien sûr Lio, qui complète de fort belle façon cette liste non exhaustive des plus grandes calamités qui se sont abattues sur le plat pays au fil du temps et expliquent en grande partie le taux d'alcoolisme fatalement élevé de ses habitants.
Si l'on excepte Eddy Merckx (qui de toute façon a beaucoup trop de consonnes dans son nom) et Justine Hénin (qui de toute façon a beaucoup trop de polichinelles dans le tiroir), on connait très peu de sportifs belge, en revanche, peut-être parce que leur pays a toujours souffert d'un cruel manque de réalisme dans les grandes compétitions internationales. Tout une partie du pays s'est même totalement désintéressé des sports traditionnels au profit d'une discipline typiquement flamande, le footwall, qui consiste à courir comme un con et à taper très fort dans un wallon quand on en croise un. Ah, l'humour belge.
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