Né le 10 mai 1957 à Londres, John Simon Ritchie voit très jeune son père quitter le domicile familial, et sa mère se réfugier du côté d’Ibiza, parce que c’est quand même plus sympa que Boulogne-sur-Mer. Elle gagne sa vie en vendant du cannabis, parce que c’est quand même plus sympa que de vendre son cul, puis rentre à Londres en 1965 et abandonne son fils à la rue, parce que c’est quand même plus sympa sans un gamin turbulent dans les pattes. John Ritchie n’essaie pas de retrouver son père, parce qu’avec un coup de pas de bol ça pourrait être Lionel Ritchie, et préfère jouer pendant quelques années à Rémy sans famille, version Orange Mécanique : débrouille, gang de voyous et ultra-violence.
A 18 ans, John Ritchie emménage dans un taudis avec son meilleur pote, un petit gars appelé Johnny Rotten, et se retrouve soudainement affublé du surnom de Sid Vicious, Sid, comme le hamster de Johnny Rotten qui avait eu la bonne idée de ne pas l’appeler Gilbert. Très vite, Johnny Rotten devient le chanteur d’un petit groupe de punk qui monte, les Sex Pistols. Ceux-ci ne tardent pas à se séparer de leur bassiste qui écoutait trop les Beatles pour faire un punk honnête, et embauche Sid Vicious pour le remplacer en 1977, alors qu’il n’a jamais touché un instrument de sa vie.
En un peu plus d’un an, Sid Vicious aura le temps de faire partie du groupe le plus marquant du punk anglais, d’inventer le pogo, d’avoir une liaison avec une toxicomane américaine du nom de Nancy Spungen et de devenir l’incarnation ultime du rock’n’roll, sexe, drogues, violences, provocations en tout genre, une véritable icône. Pas sûr que Gilbert Vicious aurait eu le même succès, lui qui fait un véritable carton à chaque fois qu’il ouvre son imperméable devant les écolières du couvent Sainte Hélène de Boulogne-Sur-Mer.
Bref. En 1978, après une tournée américaine mouvementée, Johnny Rotten annonce la dissolution des Sex Pistols, qui n’auront donc jamais réalisé qu’un seul album (le fameux Nevermind Sandra Bullock) et une poignée de singles. Sid Vicious tente bien de se lancer en solo mais ne parviendra à commettre qu’une reprise bancale de My Way, et retombe de plus belle dans la drogue en compagnie de Nancy. Le 12 octobre 1978, le corps de celle-ci est retrouvé poignardé dans leur chambre du Chelsea Motel, et Sid Vicious emprisonné en attendant de faire la lumière sur ce meurtre. Mais Sid Vicious ne sera jamais jugé, il est relâché sous caution en attendant son procès et meurt d’une overdose à New York le 2 février 1979 sans que l’on sache s’il s’agit d’un accident ou d’un suicide. L’icône du punk était morte, et plus rien ne serait comme avant. No future.
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