Les Italiens sont aussi appelés Italiens pour pas qu’on ne les confondes avec les faucons maltais, qui eux habitent à Malte alors que les Italiens habitent en Italie, petit pays d’Europe coincé entre la France, la Suisse et… bref, l’Italie est un petit pays d’Europe à côté de la France et de la Suisse.
La capitale de l’Italie est Rome, et il paraitrait que tous les chemins y mènent. J’ai tenté personnelement l’expérience dimanche dernier, maispar un de ces hasards de l’existence contre lesquels on se complait à pester le soir au coin du feu dont la lueur chatoyante berce doucement nos illusions perdues, je me suis encore une fois retrouvé chez ma belle-mère. Les villes italiennes sont toutes plus belles les unes que les autres, surtout Venise, ah, Venise, voir Venise et mourir… je compte d’ailleurs y envoyer ma belle mère en vacance l’été prochain, sait-on jamais.
L’unité monétaire italienne est la lire, ce qui n’empêche pas les italiens d’être analphabètes comme un troupeau de demi-flics, vous savez, ceux qui ne savent ni écrire.
Mais après ces quelques considérations géographiques, cessons de survoler le sujet et intéressons nous de plus près aux italiens eux-même. L’italien le plus connu est sans doute Benito Mussolini, qui s’écrit avec deux S et un seul L, alors que l’italienne la plus connue est sans nul doute Monica Belluci, qui s’écrit avec une belle paire de L et un très beau C.
Des études poussées sur la question ont permis de mettre en évidence une bizzarerie scientifique encore inexpliquée aujourd’hui: 98% des Italiens sont victime d’une malformation congénitale de la colonne vertébrale qui les oblige à se tenir tous penchés vers l’avant avec un angle précis de 17, 6°. Une malformation qui les handicape bien sûr au point de ne pas pouvoir gagner le moindre match de foot, mais qui les empêche surtout de se pencher plus encore vers les gens qu’ils rencontrent pour leur faire la pise.
Lorsqu’ils ne sont pas courbés en deux, les Italiens sont à l’église: tout le monde sait que les Italiens sont des gens très pieux, qui placent notre seigneur au dessus de tout. D’ailleurs, rien ne pourrait faire manquer la messe à un italien, à moins que la fédération italienne de football ne décide de déplacer subitement tous ses matchs au dimanche matin. En vérité, les italiens n’ont pourtant connu que trois grandes catastrophes nationales qui les incitèrent à se tourner vers Dieu pour lui demander des comptes : l’éruption du Vésuve, l’arrivée de Mussolini au pouvoir, et la finale de la coupe d’Europe perdue contre la France il y a 5 ans.
Très belle finale, d’ailleurs, que nous avons tous d’autant plus appréçiés que l’on ne peut pas décemment éviter d’être italophobe de nos jours, soyons sérieux. Car l’Italien a la grand défaut d’être un infâme séducteur, un homme qui par nature plait aux femmes, et plus grave encore, qui plait à nos femmes.
C’est ainsi, les mâles italiens préfèrent généralement glisser leurs peaux sous les draps que la risquer sous les drapeaux : nos envoyés spécials sur le front nous signale d’ailleurs que les chars de guerre italiens possédent généralement tous une marche avant et trois marches arrière. Ta ta ta ta, dépêche spéciale, des nouvelles du front : nous avons encore perdu. Un cheveu.
dimanche 30 août 2009
La véritable histoire vraie de Philippe Maurice (1)
Après avoir délicatement parcourus les quelques centimètres de peau mal rasée qui jouxtaient sa pommette rougie par l’effort, l’énorme goutte de sueur hésita un instant au coin de son menton tremblotant et vint s’écraser maladroitement sur le bout de sa chaussure droite au moment même où Philippe Maurice posait le pied sur la passerelle d’accès de l’aéroport Christophe Colomb de La Havane.
D’un geste fébrile, il sortit à grande peine de la poche intérieure de son veston un mouchoir constellé de tâches de sang noirâtres, et s’épongea le front en tentant de prendre l’air dégagé de celui qui souffrait uniquement de la chaleur étouffante dont il venait de s’extirper pour plonger avec délectation dans l’ambiance climatisée du grand aéroport central. Il frissonna. A vrai dire, il n’avait jamais supporté l’air conditionné, mais il supportait encore moins les rayons ardents du soleil qu’il avait dû subir sans broncher ces deux dernières semaines passés à errer entre les baraquements insalubres de la vieille ville, à la poursuite de ses derniers rêves. Et voilà que maintenant, c’est lui qui était poursuivi. Il ne pouvait en avoir la certitude, mais c’était comme s’il sentait des dizaines de paires d’yeux braqués sur lui en permanence depuis qu’il était arrivé ici. Il prit une profonde inspiration pour ne pas céder à la crise de paranoïa aiguë qu’il sentait s’immiscer en lui à une allure folle. Il en arrivait même à soupçonner le moindre poupon dans son landau d’être un espion à la solde des divisions Norton, camouflant malhabilement toute sa félonie et sa duplicité naturelle sous les traits sordides d’un nourrisson inoffensif bavant sa prétendue innocence à la gueule du monde crédule qui l’entourait. Trois fois déjà, depuis qu’il était rentré tout suintant dans cet aéroport, trois fois déjà il s’était retourné brusquement en sentant sur sa nuque le souffle chaud de la mort qui rôdait, le bras levé devant ses yeux écarquillés de terreur pour se protéger en vain d’un coup de matraque qui n’était jamais venu. Trois fois, il s’était retrouvé nez à nez avec un autre de ces zombies bien habillé et rasé de près, comme on en croisait tout une foule dans toutes les aérogares anonymes de l’univers, traînant tout en souplesse la vacuité de leur existence en promenant distraitement sur le monde extérieur cet étrange regard qui semblait s’être vidé de toute émotion. Philippe Maurice en était souvent arrivé à se demander si la Grande Transformation de 2012 ne s’était pas accompagnée, à l’insu de tous, d’une espèce de grande purge des cerveaux, doublée d’une lobotomisation quasi complète du reste de la population. Que leur était-il arrivé, à tous ces gens qu’il avait connu heureux, souriants et rebelles à toute autorité, pour qu’ils se transforment ainsi soudainement en citoyens modèles, dociles, proprets, et emprunts d’une telle tristesse de vivre ?
à suivre...
D’un geste fébrile, il sortit à grande peine de la poche intérieure de son veston un mouchoir constellé de tâches de sang noirâtres, et s’épongea le front en tentant de prendre l’air dégagé de celui qui souffrait uniquement de la chaleur étouffante dont il venait de s’extirper pour plonger avec délectation dans l’ambiance climatisée du grand aéroport central. Il frissonna. A vrai dire, il n’avait jamais supporté l’air conditionné, mais il supportait encore moins les rayons ardents du soleil qu’il avait dû subir sans broncher ces deux dernières semaines passés à errer entre les baraquements insalubres de la vieille ville, à la poursuite de ses derniers rêves. Et voilà que maintenant, c’est lui qui était poursuivi. Il ne pouvait en avoir la certitude, mais c’était comme s’il sentait des dizaines de paires d’yeux braqués sur lui en permanence depuis qu’il était arrivé ici. Il prit une profonde inspiration pour ne pas céder à la crise de paranoïa aiguë qu’il sentait s’immiscer en lui à une allure folle. Il en arrivait même à soupçonner le moindre poupon dans son landau d’être un espion à la solde des divisions Norton, camouflant malhabilement toute sa félonie et sa duplicité naturelle sous les traits sordides d’un nourrisson inoffensif bavant sa prétendue innocence à la gueule du monde crédule qui l’entourait. Trois fois déjà, depuis qu’il était rentré tout suintant dans cet aéroport, trois fois déjà il s’était retourné brusquement en sentant sur sa nuque le souffle chaud de la mort qui rôdait, le bras levé devant ses yeux écarquillés de terreur pour se protéger en vain d’un coup de matraque qui n’était jamais venu. Trois fois, il s’était retrouvé nez à nez avec un autre de ces zombies bien habillé et rasé de près, comme on en croisait tout une foule dans toutes les aérogares anonymes de l’univers, traînant tout en souplesse la vacuité de leur existence en promenant distraitement sur le monde extérieur cet étrange regard qui semblait s’être vidé de toute émotion. Philippe Maurice en était souvent arrivé à se demander si la Grande Transformation de 2012 ne s’était pas accompagnée, à l’insu de tous, d’une espèce de grande purge des cerveaux, doublée d’une lobotomisation quasi complète du reste de la population. Que leur était-il arrivé, à tous ces gens qu’il avait connu heureux, souriants et rebelles à toute autorité, pour qu’ils se transforment ainsi soudainement en citoyens modèles, dociles, proprets, et emprunts d’une telle tristesse de vivre ?
à suivre...
dimanche 23 août 2009
Définition Impromptue : Le Con
Au départ Dieu dit « que la lumière soit », et la lumière fut, puis Dieu dit « que le con soit », et le con de base fut, à ne pas confondre avec le camp de base, mot propre au vocabulaire militaire, bien que là encore, finalement, on ne se soit pas trop éloigné du sujet. Le con de base est aussi appelé con basique, ce qui est toujours mieux que d’être un con acide voir un con neutre, et je le dis sans aucun ressentiment pour mes amis suisses, à qui je voue un respect d’autant plus profond qu’il vaut mieux être copain avec des gens pleins aux as qu’avec les pauvres descendants des juifs déportés pendant la guerre et dont nos chers amis helvètes ont su l’or à l’abri des vautours conserver avec tant de dévouement.
Mais le con basique n’a que peut d’attraits, intéressons nous plutôt à ces différentes mutations génétiques qui en font un sujet d’étude si attrayant.
En premier lieu vient le gros con, que l’on pourrait aussi appeler beauf intégral pour plus de simplicité. Chacun d’entre nous a un gros con dans son voisinage, voir dans sa famille (désolé). On le reconnaît aisément à son pantalon de jogging Adidas trop court qui découvre à la vue de tous une magnifique paire de charentaise défraîchie que tente de lui mordiller en permanence une petite merde à poil ras qu’il tient fermement en laisse lorsqu’il sort chercher les croissants de bobonne le dimanche matin, en pressant le pas pour ne pas louper Téléfoot et Turbo, deux émissions culturelles en diffusion simultanée qui l’obligera à effectuer sa gymnastique hebdomadaire du pouce droit avec conviction.
Mais le gros con n’est pourtant pas grand-chose à côté du pauvre con, qui a pour lui l’énorme avantage de ne pas savoir qu’il existe. Le pauvre con est innocent comme le blaireau qui vient de naître, il ne fait pas exprès d’être con, c’est dans sa nature d’imbécile heureux, et c’est toujours avec la tête penchée de côté et la larme à l’œil que l’on voit débarquer ce looser magnifique dans une pièce où tout le monde ne manquera pas de souhaiter sa mort au bout de dix minutes.
Le pauvre con est, assez logiquement, souvent pauvre. En effet, le con riche appartient beaucoup plus généralement à la catégorie très peu enviée de sale con. C’est vicieux, un sale con, ça vous assassine dans le dos plus vite que Brutus, et ça a le culot de vous adresser en prime un sourire de faux cul à vous faire froid entre les omoplates, pile à l’endroit où s’enfoncera sa lame acérée quelques minutes plus tard.
Le vieux con est beaucoup plus prévisible, il habite généralement un appartement aux murs aussi épais qu’un sandwich SNCF, le plus près possible de celui d’une bande de jeune qui feront la fête tout le temps et oseront en plus de ça faire bruyamment l’amour à leurs petites amies clitoridiennes à une heure avancée de la nuit, ce qui aura au moins le mérite de lui donner une raison de vivre et de râler contre la jeunesse. Il est à noter que le vieux con a d’abord été un jeune con, à cette époque dorée où il lui restait encore des juifs à dénoncer à la Gestapo. Depuis il s’emmerde, alors faut le comprendre, il s’occupe en attendant la troisième Guerre mondiale qui ne devrait plus trop tarder si l’on en croit les statistiques et si le temps le permet. Remarquez, même les jeunes allemands ne veulent pas faire la guerre, alors on est mal barré. On va être encore obligé de foutre sur la gueule aux enfants irakiens pour passer le temps.
Ca, c’est une réflexion typique de petit con, espèce en voie de disparition qui ne devrait pas tarder à être inscrit au patrimoine de l’Unesco, condamné à mort par le politiquement correct et la morale judéo-chrétienne ambiante. En attendant sa mort, le petit con assume et tient à le faire savoir en montant sur scène le samedi soir, il cultive l’acidité et le cynisme, et aime par dessus tout provoquer les féministes casse boules et les révolutionnaires en charentaises. Et puis, vous commencez à le savoir désormais, il le répète aussi souvent que possible : avec tout ça, le petit con est vraiment le roi des cons. Et défendra son trône aussi longtemps qu’il en aura la force, à vous de jouer, bande de cons.
Mais le con basique n’a que peut d’attraits, intéressons nous plutôt à ces différentes mutations génétiques qui en font un sujet d’étude si attrayant.
En premier lieu vient le gros con, que l’on pourrait aussi appeler beauf intégral pour plus de simplicité. Chacun d’entre nous a un gros con dans son voisinage, voir dans sa famille (désolé). On le reconnaît aisément à son pantalon de jogging Adidas trop court qui découvre à la vue de tous une magnifique paire de charentaise défraîchie que tente de lui mordiller en permanence une petite merde à poil ras qu’il tient fermement en laisse lorsqu’il sort chercher les croissants de bobonne le dimanche matin, en pressant le pas pour ne pas louper Téléfoot et Turbo, deux émissions culturelles en diffusion simultanée qui l’obligera à effectuer sa gymnastique hebdomadaire du pouce droit avec conviction.
Mais le gros con n’est pourtant pas grand-chose à côté du pauvre con, qui a pour lui l’énorme avantage de ne pas savoir qu’il existe. Le pauvre con est innocent comme le blaireau qui vient de naître, il ne fait pas exprès d’être con, c’est dans sa nature d’imbécile heureux, et c’est toujours avec la tête penchée de côté et la larme à l’œil que l’on voit débarquer ce looser magnifique dans une pièce où tout le monde ne manquera pas de souhaiter sa mort au bout de dix minutes.
Le pauvre con est, assez logiquement, souvent pauvre. En effet, le con riche appartient beaucoup plus généralement à la catégorie très peu enviée de sale con. C’est vicieux, un sale con, ça vous assassine dans le dos plus vite que Brutus, et ça a le culot de vous adresser en prime un sourire de faux cul à vous faire froid entre les omoplates, pile à l’endroit où s’enfoncera sa lame acérée quelques minutes plus tard.
Le vieux con est beaucoup plus prévisible, il habite généralement un appartement aux murs aussi épais qu’un sandwich SNCF, le plus près possible de celui d’une bande de jeune qui feront la fête tout le temps et oseront en plus de ça faire bruyamment l’amour à leurs petites amies clitoridiennes à une heure avancée de la nuit, ce qui aura au moins le mérite de lui donner une raison de vivre et de râler contre la jeunesse. Il est à noter que le vieux con a d’abord été un jeune con, à cette époque dorée où il lui restait encore des juifs à dénoncer à la Gestapo. Depuis il s’emmerde, alors faut le comprendre, il s’occupe en attendant la troisième Guerre mondiale qui ne devrait plus trop tarder si l’on en croit les statistiques et si le temps le permet. Remarquez, même les jeunes allemands ne veulent pas faire la guerre, alors on est mal barré. On va être encore obligé de foutre sur la gueule aux enfants irakiens pour passer le temps.
Ca, c’est une réflexion typique de petit con, espèce en voie de disparition qui ne devrait pas tarder à être inscrit au patrimoine de l’Unesco, condamné à mort par le politiquement correct et la morale judéo-chrétienne ambiante. En attendant sa mort, le petit con assume et tient à le faire savoir en montant sur scène le samedi soir, il cultive l’acidité et le cynisme, et aime par dessus tout provoquer les féministes casse boules et les révolutionnaires en charentaises. Et puis, vous commencez à le savoir désormais, il le répète aussi souvent que possible : avec tout ça, le petit con est vraiment le roi des cons. Et défendra son trône aussi longtemps qu’il en aura la force, à vous de jouer, bande de cons.
La véritable histoire vraie de Freddy Siroco (4)
En proie à une grande agitation, Tacata Bash se leva brusquement, saisit Freddy Siroco par le bras et, plaçant son index sur sa bouche pour lui intimer le silence, lui indiqua d’un geste de la tête la petite porte dérobée qui menait aux cuisines du château.
Avec un peu de chance, ils seraient tous deux assez loin avant que Penthésilée et ses comparses n’arrivent jusqu’ici. Ils pourraient se glisser jusqu’à la côte, emprunter un des bateaux de sa mère qui somnolait dans les grands hangars, et gagner en quelques jours un endroit où ils seraient tous deux en sécurité. Les contreforts sauvages des montagnes de Gaïa leur fourniraient certainement un abri plus que confortable, et Tacata se rappelait d’une ou deux maisons de bergers où ils pourraient s’installer sans que personne ne se doute de leur existence. Ils se nourriraient de lait de chèvres et de légumes du jardin, et Tacata voyait déjà les enfants rieurs qui écraseraient de leurs pieds juvéniles les rangs de laitue que Freddy aurait plantés. Le craquement sourd de la grande porte qui s’effondrait sous les coups de boutoirs des manifestantes acheva de la ramener à la réalité. Elle se saisit de son manteau sur le dossier de sa chaise, attrapa l’homme de sa vie par l’autre main et s’engouffra rapidement dans le petit escalier sombre qui les menait tous deux vers un autre univers.
Le soleil commençait déjà à disparaître derrière le plus haut pic des montagnes de Gaïa lorsque la silhouette volontaire de Claire Saint Laure se découpa à l’horizon. Tacata Bash replia soigneusement la serviette qu’elle avait à la main et sortit sur le perron de la maisonnée pour accueillir comme il se devait celle qui lui avait sauvé la vie tant de fois. Elle semblait avoir pris dix ans d’un coup, alors qu’il ne s’était écoulé que quelques mois depuis qu’elle avait tenu tête, seule, à dix mercenaires armées jusqu’aux dents pour protéger la fuite de sa maîtresse. Penthésilée avait pris le pouvoir au terme d’un coup d’état sanglant, et Claire Saint Laure n’avait du son salut qu’à la bonté d’une jeune palefrenière qui l’avait recueillie dans une fosse où elle avait été laissée pour morte. Lorsqu’elle avait réussi à quitter le royaume, celui-ci était presque en ruine, mis à feu et à sang par une bande d’amazones écervelées qui ne savaient plus trop bien quoi faire pour sauver le peuple de sa fin proche. Claire Saint Laure but une large goulée du lait de chèvre que lui avait offert son hôte, et lui adressa un regard interrogateur rempli d’admiration et d’espoir auquel elle répondit par un sourire énigmatique. Par-dessus son épaule, Claire Saint Laure pouvait apercevoir Freddy Siroco qui revenait des champs, sa faux sur l’épaule, et lui adressait un signe de main amical. Il était là. L’Homme. Tacata Bash se retourna et admira la démarche souple de son compagnon qui revenait vers elle de son pas assuré, fort, vigoureux, empli de vie. Il était là. Freddy Siroco était là. Freddy Siroco était beau, Freddy Siroco était drôle, intelligent, attentionné, Freddy Siroco était son homme, et surtout, Freddy Siroco était le dernier homme vivant à la surface de la planète. Mais il fallait bien qu’elle se rende à l’évidence, après toutes ces années à partager sa couche. Freddy Siroco était parfait, mais Freddy Siroco était stérile.
(FIN)
Avec un peu de chance, ils seraient tous deux assez loin avant que Penthésilée et ses comparses n’arrivent jusqu’ici. Ils pourraient se glisser jusqu’à la côte, emprunter un des bateaux de sa mère qui somnolait dans les grands hangars, et gagner en quelques jours un endroit où ils seraient tous deux en sécurité. Les contreforts sauvages des montagnes de Gaïa leur fourniraient certainement un abri plus que confortable, et Tacata se rappelait d’une ou deux maisons de bergers où ils pourraient s’installer sans que personne ne se doute de leur existence. Ils se nourriraient de lait de chèvres et de légumes du jardin, et Tacata voyait déjà les enfants rieurs qui écraseraient de leurs pieds juvéniles les rangs de laitue que Freddy aurait plantés. Le craquement sourd de la grande porte qui s’effondrait sous les coups de boutoirs des manifestantes acheva de la ramener à la réalité. Elle se saisit de son manteau sur le dossier de sa chaise, attrapa l’homme de sa vie par l’autre main et s’engouffra rapidement dans le petit escalier sombre qui les menait tous deux vers un autre univers.
Le soleil commençait déjà à disparaître derrière le plus haut pic des montagnes de Gaïa lorsque la silhouette volontaire de Claire Saint Laure se découpa à l’horizon. Tacata Bash replia soigneusement la serviette qu’elle avait à la main et sortit sur le perron de la maisonnée pour accueillir comme il se devait celle qui lui avait sauvé la vie tant de fois. Elle semblait avoir pris dix ans d’un coup, alors qu’il ne s’était écoulé que quelques mois depuis qu’elle avait tenu tête, seule, à dix mercenaires armées jusqu’aux dents pour protéger la fuite de sa maîtresse. Penthésilée avait pris le pouvoir au terme d’un coup d’état sanglant, et Claire Saint Laure n’avait du son salut qu’à la bonté d’une jeune palefrenière qui l’avait recueillie dans une fosse où elle avait été laissée pour morte. Lorsqu’elle avait réussi à quitter le royaume, celui-ci était presque en ruine, mis à feu et à sang par une bande d’amazones écervelées qui ne savaient plus trop bien quoi faire pour sauver le peuple de sa fin proche. Claire Saint Laure but une large goulée du lait de chèvre que lui avait offert son hôte, et lui adressa un regard interrogateur rempli d’admiration et d’espoir auquel elle répondit par un sourire énigmatique. Par-dessus son épaule, Claire Saint Laure pouvait apercevoir Freddy Siroco qui revenait des champs, sa faux sur l’épaule, et lui adressait un signe de main amical. Il était là. L’Homme. Tacata Bash se retourna et admira la démarche souple de son compagnon qui revenait vers elle de son pas assuré, fort, vigoureux, empli de vie. Il était là. Freddy Siroco était là. Freddy Siroco était beau, Freddy Siroco était drôle, intelligent, attentionné, Freddy Siroco était son homme, et surtout, Freddy Siroco était le dernier homme vivant à la surface de la planète. Mais il fallait bien qu’elle se rende à l’évidence, après toutes ces années à partager sa couche. Freddy Siroco était parfait, mais Freddy Siroco était stérile.
(FIN)
mardi 18 août 2009
Définition Impromptue : les Alsaciens
Français, française, mademoiselle, monsieur, chers compatriotes, bande de veaux... laissez moi vous parler d’un sujet qui nous tient tous à coeur, enfin, à ceux qui en ont un, laissez moi vous parler de cette région verdoyante aux accueillants petits valons nappés d’un délicieux nuage de brume virevoltant dans les airs quand les premières brises de l’automne brise nos couilles de sa langueur monotone, laissez moi vous conter les charmes enfouis de ce délicieux pays aux milles secrets aussi bien camouflés que l’humanité dans l’oeil de Jean-Marie Le Pen, laissez moi vous parler de l’Alsace.
Si l’on en croit le Petit Robert, qui est allé en colo à Colmar quand il avait huit ans, c’est vous dire s’il est l’homme de la situation, l’Alsace est une région française viscéralement partagée entre le Haut-Rhin, en bas, et le Bas-Rhin, en haut (près des poumons). Du grand foutage de gueule géopolitique qui devrait déjà vous donner une idée des 1001 raisons pour lesquelles nous nous devons de détester les Alsaciens, incapables de reconnaître le bas du haut et leur gauche de leur droite, sauf en période électorale où ils n’ont visiblement aucun souci pour trouver la droite de la droite de la droite.
Les alsaciens parlent une langue étrange à base de grognements et de borogymes divers, qui selon les plus grands spécialistes de la question, s’apparente à un mélange ancestral de tradition et d’histoire, une langue avec deux origines bien distinctes, mi-allemande, mi-boche. Parler alsacien, c’est du travail de pro. La meilleure façon de parler l’alsacien, comme pour l’allemand, est de se mettre une patate chaude dans la bouche, bien que la tradition culinaire alsacienne soit moins marquée par les patates que par le porc, que l’on mange à quasiment tous les repas sauf le dimanche, où il est avantageusement remplacé par un casse-croûte léger et une sieste crapuleuse avec ce qui tombe sous la main de l’alsacien, même sa femme (qui peut en certaine occasion être un substitut convenable à la masturbation). Tout cela fit d’ailleurs dire un jour de grand vent au philosophe alsacien du XXIème siècle M.Pokora : « le dimanche, en Alsace, du sex, yes, du porc, no ».
Oui, M Pokora est alsacien. Parmi les Alsaciens les plus connus, on trouve notamment le mime Marceau, star du cinéma muet à qui il ne manquait que la parole, mais aussi M.Pokora, star du r’n’b français à qui il ne manque que de se taire.
On notera également la présence dans le panthéon alsacien d’Albert Dreyfus, qui, je le précise à l’intention des jeunes et des imbéciles, n’étaient pas le gardien de but du FC Strasbourg lors de la belle campagne européenne de 1972, mais ce colonel d’infanterie juif injustement accusé et condamné pour haute trahison, ce qui s’avéra en réalité un acte d’antisémitisme primaire brillamment dénoncé de la pointe de son stylo Bic (qui, ça vous surprendra peut-être, fut inventé par le baron Bic) et dans les pages du journal l’Aurore (qui, ça vous surprendra peut-être, fut créé par le baron Boréal) par le non moins brillant et illustre écrivain français Emile Zola (qui, ça vous surprendra sans doute moins, se faisait appeler « mon petit Gorgon » par sa femme). En souvenir de la femme d’Emile Zola, qui paraît-il en était une sacrément bonne, toute l’histoire fut appelée « l’Affaire Dreyfus », avec un grand A. Quelques jours à peine après que soit paru son article, Emile Zola échappa de peu à un attentat commandité par un groupuscule antisémite et perpétré par sa propre femme de ménage, qui tenta de l’éviscérer avec une poêle à frire alors qu’Emile l’aidait gentiment à plier des draps, et ce fut alors ce que l’on appela la beaucoup moins célèbre « Affaire à Repasser ». Heureusement pour Albert et pour nous tous, aujourd’hui en France, l’antisémitisme n’existe plus. Ou presque. Disons qu’il y a aujourd’hui en France beaucoup moins d’antisémites que de juifs aux doigts crochus planqués dans vos placards et n’attendant qu’un moment d’inattention pour égorger vos femmes et vos enfants.
Et ce ne sont là que quelques-uns des Alsaciens célèbres. Pour être complet sur la question, il faudra aussi citer Paul Rohmer (l’inventeur de la pédiatrie, pas le cinéaste le plus chiant de l’histoire du cinéma), Johann Heinrich Lambert (le physicien, pas l’acteur le plus inexpressif de l’histoire du cinéma) ou encore Jean-Marie Lehn (le prix Nobel de chimie, pas le mouton). On n’oubliera pas non plus de rappeler à votre bon souvenir le couple d’alsaciens le plus explosif de tous les temps, les volcanologues Maurice et Katia Kraft, disparus dans l’éruption du Mont Unzen en 1991. À leur mort, une fondation Kraft fut fondée afin d’aider de jeunes scientifiques de poursuivre leurs recherches, et ce notamment grâce à l’attribution d’une bourse d’étude, une belle enveloppe financière plus connue par les profanes sous le nom d’enveloppe Kraft.
Mais après tout ça, l’alsacien le plus connu reste sans doute Daniel Cohn Bendit, qui n’est même pas vraiment alsacien mais qui est roux, sent très fort la bière et a vraiment un nom à la con, ce qui dans le cadre scientifique très limité de cet ouvrage, devrait amplement nous suffire. Si vous n’êtes pas d’accord, vous pouvez toujours écrire (en allemand) au bureau de réclamation de Verswejtinger, 123 Route Principale, 67326 Verswetjinger, ouvert de 10h à 11h et de 14h à 15h tous les jours sauf lundi, mardi, jeudi, vendredi et le week-end. Les bureaux alsaciens ont en effet conservé quelques privilèges par rapport aux autres administrations françaises de la zone libre, qui eux sont encore obligés d’ouvrir de 14h à 15h30 l’après-midi. Vous pouvez toujours essayer, mais je doute que cela serve vraiment à quelque chose, comme je doute que cela puisse vraiment sauver en quelque manière que ce soit le pauvre Daniel Cohn Bendit qui a eu le malheur de s’inviter bien malgré lui dans ces pages. Pauvre Daniel. Pauvre Cohn.
Revenez, mademoiselle, je parlais tout seul.
Si l’on en croit le Petit Robert, qui est allé en colo à Colmar quand il avait huit ans, c’est vous dire s’il est l’homme de la situation, l’Alsace est une région française viscéralement partagée entre le Haut-Rhin, en bas, et le Bas-Rhin, en haut (près des poumons). Du grand foutage de gueule géopolitique qui devrait déjà vous donner une idée des 1001 raisons pour lesquelles nous nous devons de détester les Alsaciens, incapables de reconnaître le bas du haut et leur gauche de leur droite, sauf en période électorale où ils n’ont visiblement aucun souci pour trouver la droite de la droite de la droite.
Les alsaciens parlent une langue étrange à base de grognements et de borogymes divers, qui selon les plus grands spécialistes de la question, s’apparente à un mélange ancestral de tradition et d’histoire, une langue avec deux origines bien distinctes, mi-allemande, mi-boche. Parler alsacien, c’est du travail de pro. La meilleure façon de parler l’alsacien, comme pour l’allemand, est de se mettre une patate chaude dans la bouche, bien que la tradition culinaire alsacienne soit moins marquée par les patates que par le porc, que l’on mange à quasiment tous les repas sauf le dimanche, où il est avantageusement remplacé par un casse-croûte léger et une sieste crapuleuse avec ce qui tombe sous la main de l’alsacien, même sa femme (qui peut en certaine occasion être un substitut convenable à la masturbation). Tout cela fit d’ailleurs dire un jour de grand vent au philosophe alsacien du XXIème siècle M.Pokora : « le dimanche, en Alsace, du sex, yes, du porc, no ».
Oui, M Pokora est alsacien. Parmi les Alsaciens les plus connus, on trouve notamment le mime Marceau, star du cinéma muet à qui il ne manquait que la parole, mais aussi M.Pokora, star du r’n’b français à qui il ne manque que de se taire.
On notera également la présence dans le panthéon alsacien d’Albert Dreyfus, qui, je le précise à l’intention des jeunes et des imbéciles, n’étaient pas le gardien de but du FC Strasbourg lors de la belle campagne européenne de 1972, mais ce colonel d’infanterie juif injustement accusé et condamné pour haute trahison, ce qui s’avéra en réalité un acte d’antisémitisme primaire brillamment dénoncé de la pointe de son stylo Bic (qui, ça vous surprendra peut-être, fut inventé par le baron Bic) et dans les pages du journal l’Aurore (qui, ça vous surprendra peut-être, fut créé par le baron Boréal) par le non moins brillant et illustre écrivain français Emile Zola (qui, ça vous surprendra sans doute moins, se faisait appeler « mon petit Gorgon » par sa femme). En souvenir de la femme d’Emile Zola, qui paraît-il en était une sacrément bonne, toute l’histoire fut appelée « l’Affaire Dreyfus », avec un grand A. Quelques jours à peine après que soit paru son article, Emile Zola échappa de peu à un attentat commandité par un groupuscule antisémite et perpétré par sa propre femme de ménage, qui tenta de l’éviscérer avec une poêle à frire alors qu’Emile l’aidait gentiment à plier des draps, et ce fut alors ce que l’on appela la beaucoup moins célèbre « Affaire à Repasser ». Heureusement pour Albert et pour nous tous, aujourd’hui en France, l’antisémitisme n’existe plus. Ou presque. Disons qu’il y a aujourd’hui en France beaucoup moins d’antisémites que de juifs aux doigts crochus planqués dans vos placards et n’attendant qu’un moment d’inattention pour égorger vos femmes et vos enfants.
Et ce ne sont là que quelques-uns des Alsaciens célèbres. Pour être complet sur la question, il faudra aussi citer Paul Rohmer (l’inventeur de la pédiatrie, pas le cinéaste le plus chiant de l’histoire du cinéma), Johann Heinrich Lambert (le physicien, pas l’acteur le plus inexpressif de l’histoire du cinéma) ou encore Jean-Marie Lehn (le prix Nobel de chimie, pas le mouton). On n’oubliera pas non plus de rappeler à votre bon souvenir le couple d’alsaciens le plus explosif de tous les temps, les volcanologues Maurice et Katia Kraft, disparus dans l’éruption du Mont Unzen en 1991. À leur mort, une fondation Kraft fut fondée afin d’aider de jeunes scientifiques de poursuivre leurs recherches, et ce notamment grâce à l’attribution d’une bourse d’étude, une belle enveloppe financière plus connue par les profanes sous le nom d’enveloppe Kraft.
Mais après tout ça, l’alsacien le plus connu reste sans doute Daniel Cohn Bendit, qui n’est même pas vraiment alsacien mais qui est roux, sent très fort la bière et a vraiment un nom à la con, ce qui dans le cadre scientifique très limité de cet ouvrage, devrait amplement nous suffire. Si vous n’êtes pas d’accord, vous pouvez toujours écrire (en allemand) au bureau de réclamation de Verswejtinger, 123 Route Principale, 67326 Verswetjinger, ouvert de 10h à 11h et de 14h à 15h tous les jours sauf lundi, mardi, jeudi, vendredi et le week-end. Les bureaux alsaciens ont en effet conservé quelques privilèges par rapport aux autres administrations françaises de la zone libre, qui eux sont encore obligés d’ouvrir de 14h à 15h30 l’après-midi. Vous pouvez toujours essayer, mais je doute que cela serve vraiment à quelque chose, comme je doute que cela puisse vraiment sauver en quelque manière que ce soit le pauvre Daniel Cohn Bendit qui a eu le malheur de s’inviter bien malgré lui dans ces pages. Pauvre Daniel. Pauvre Cohn.
Revenez, mademoiselle, je parlais tout seul.
La véritable histoire vraie de Freddy Siroco (3)
Tacata Bash avait pourtant bien précisé qu’elle ne voulait pas être dérangé pendant au moins une bonne heure, mais l’empressement avec lequel on tambourinait à sa porte laissait entendre que l’affaire était des plus urgentes. Freddy Siroco était assis dans l’encadrement de la fenêtre, la tête rejetée en arrière pour mieux sentir la brise fraîche lui caresser le cou, les bras abandonnés le long du corps. Tacata contempla encore quelques secondes son profil qui se découpait malicieusement sur le fond ocre du coucher de soleil, soupira, s’éclaircit la gorge d’une petite toux et invita les intrus à entrer dans la pièce en mettant suffisamment d’inflexions désagréables dans sa voix pour laisser comprendre qu’elle n’appréciait pas du tout une autre compagnie que la sienne pour l’instant.
Le visage affolé de la capitaine de la garde impériale la fit se redresser instinctivement sur son siège, aux aguets. Claire Saint Laure n’était pas dans son état normal. Elle si calme d’habitude, elle semblait prête à fondre en larme, et son corps était parcouru de frissons nerveux qui en disaient long sur son trouble. Elle parvint à se ressaisir rapidement et, dans un souffle, fit à sa reine un exposé aussi objectif que possible de la situation. Le laboratoire d’Antiope avait été pris d’assaut il y a une heure par une cinquantaine de guerrières bien entraînées, menées par une certaine Penthésilée, opposante notoire dont on n’avait plus eu de nouvelles depuis un certain moment. Et pour cause, elle avait du préparer son action depuis des mois pour que celle-ci soit aussi efficace, au moins une dizaine de gardes avaient été liquidées sans pouvoir même se défendre et la quasi totalité des installations avaient été détruites, à en croire l’épaisse fumée noire qui s’élevait au-dessus du laboratoire et avait provoqué un mouvement de panique général au sein de la population. Trois cent personnes étaient déjà massées devant les portes du château, et la garde impériale avait fort à faire pour les maintenir à distance sans provoquer plus de dégâts encore. Quant à ce qu’elles voulaient, c’était d’une limpidité éclatante.
Claire Saint Laure reprit son souffle et hésita quelques secondes à aller plus loin dans son exposé. Ce n’était pas exactement à elle de donner des conseils à sa reine sur la façon de gouverner son royaume. Elles s’étaient connues toutes petites, et Claire Saint Laure avait juré à sa souveraine une fidélité absolue le jour de son accession au trône. Elle lui faisait une confiance aveugle et ne pouvait imaginer une seule seconde qu’elle prenne un jour une mauvaise décision. Et quand bien même serait-ce une mauvaise décision, Claire Saint Laure était prête à faire barrage de son corps si l’on osait s’approcher trop près de sa reine. Pour le coup, le problème était épineux, et elles le savaient suffisamment toute les deux pour que Claire se contente de laisser planer un long silence. Elles savaient toute deux ce que signifiait la prise du laboratoire d’Antiope. Les recherches sur la fertilisation artificielle lancées quatre ans auparavant par Tacata Bash n’avaient donné que des résultats très médiocres, les mères porteuses étaient toutes décédées dans d’atroces souffrances et leurs progénitures n’avaient survécus que quelques semaines. Le peuple vieillissait, et insensiblement, la crainte s’emparait de toutes depuis plusieurs semaines. C’était bien quelque chose à laquelle les Sœurs Constituantes n’avaient pas pensé le jour où elles avaient ordonnés, bien des années auparavant, que l’on liquide sans pitié tous les hommes valides et tous les héritiers mâles du royaume. Et désormais, c’était à Tacata Bash que revenait la lourde tâche de gérer cette crise majeure. Elle réfléchit encore quelques instants, la tête plongée entre ses mains, et congédia Claire Saint Laure d’un regard affectueux. Quelques minutes. Elle avait besoin de quelques minutes pour réfléchir, et elle savait que sa fidèle compagne ferait tout ce qui était en son pouvoir pour les lui accorder. Comment avait-elle pu être aussi bête pour confier tous ses espoirs en la science, comment ses aînées avaient-elles pu croire que l’on pouvait défier ainsi impunément les lois de la nature ? Tacata Bash posa distraitement son regard sur Freddy Siroco, qui observait d’un oeil attentif la grande agitation qui régnait aux portes du château et se retourna vers elle en lui adressant un sourire qu’il voulait rassurant. Tacata était loin d’être rassurée. Elle ne devinait que trop bien les intentions de cette Penthésilée, dont elle connaissait la réputation jusqu’au-boutiste. La cible, ce n’était pas le laboratoire d’Antiope, ce n’était pas le château de Gaïa, ni même elle, la souveraine du pays. La cible se trouvait devant ses yeux, tremblant maintenant de manière imperceptible au fur et à mesure qu’il comprenait ce qui était en train de se passer. D’un moment à l’autre, les renégates parviendraient à franchir le cordon de sécurité, elles brûleraient tout sur leurs passages, s’empareraient du dernier individu capable de donner encore la vie sur cette planète et l’emporterait loin d’elle sans lui laisser une chance de protester. Elle ne pouvait le permettre, elle ne pouvait pas le perdre, elle ne pouvait même pas imaginer le partager avec d’autres. Et elle ne pouvait pas non plus fermer les yeux sur l’évidence, et condamner son peuple à une mort lente en refusant d’admettre qu’il était bien sa dernière chance de survie.
(à suivre)
Le visage affolé de la capitaine de la garde impériale la fit se redresser instinctivement sur son siège, aux aguets. Claire Saint Laure n’était pas dans son état normal. Elle si calme d’habitude, elle semblait prête à fondre en larme, et son corps était parcouru de frissons nerveux qui en disaient long sur son trouble. Elle parvint à se ressaisir rapidement et, dans un souffle, fit à sa reine un exposé aussi objectif que possible de la situation. Le laboratoire d’Antiope avait été pris d’assaut il y a une heure par une cinquantaine de guerrières bien entraînées, menées par une certaine Penthésilée, opposante notoire dont on n’avait plus eu de nouvelles depuis un certain moment. Et pour cause, elle avait du préparer son action depuis des mois pour que celle-ci soit aussi efficace, au moins une dizaine de gardes avaient été liquidées sans pouvoir même se défendre et la quasi totalité des installations avaient été détruites, à en croire l’épaisse fumée noire qui s’élevait au-dessus du laboratoire et avait provoqué un mouvement de panique général au sein de la population. Trois cent personnes étaient déjà massées devant les portes du château, et la garde impériale avait fort à faire pour les maintenir à distance sans provoquer plus de dégâts encore. Quant à ce qu’elles voulaient, c’était d’une limpidité éclatante.
Claire Saint Laure reprit son souffle et hésita quelques secondes à aller plus loin dans son exposé. Ce n’était pas exactement à elle de donner des conseils à sa reine sur la façon de gouverner son royaume. Elles s’étaient connues toutes petites, et Claire Saint Laure avait juré à sa souveraine une fidélité absolue le jour de son accession au trône. Elle lui faisait une confiance aveugle et ne pouvait imaginer une seule seconde qu’elle prenne un jour une mauvaise décision. Et quand bien même serait-ce une mauvaise décision, Claire Saint Laure était prête à faire barrage de son corps si l’on osait s’approcher trop près de sa reine. Pour le coup, le problème était épineux, et elles le savaient suffisamment toute les deux pour que Claire se contente de laisser planer un long silence. Elles savaient toute deux ce que signifiait la prise du laboratoire d’Antiope. Les recherches sur la fertilisation artificielle lancées quatre ans auparavant par Tacata Bash n’avaient donné que des résultats très médiocres, les mères porteuses étaient toutes décédées dans d’atroces souffrances et leurs progénitures n’avaient survécus que quelques semaines. Le peuple vieillissait, et insensiblement, la crainte s’emparait de toutes depuis plusieurs semaines. C’était bien quelque chose à laquelle les Sœurs Constituantes n’avaient pas pensé le jour où elles avaient ordonnés, bien des années auparavant, que l’on liquide sans pitié tous les hommes valides et tous les héritiers mâles du royaume. Et désormais, c’était à Tacata Bash que revenait la lourde tâche de gérer cette crise majeure. Elle réfléchit encore quelques instants, la tête plongée entre ses mains, et congédia Claire Saint Laure d’un regard affectueux. Quelques minutes. Elle avait besoin de quelques minutes pour réfléchir, et elle savait que sa fidèle compagne ferait tout ce qui était en son pouvoir pour les lui accorder. Comment avait-elle pu être aussi bête pour confier tous ses espoirs en la science, comment ses aînées avaient-elles pu croire que l’on pouvait défier ainsi impunément les lois de la nature ? Tacata Bash posa distraitement son regard sur Freddy Siroco, qui observait d’un oeil attentif la grande agitation qui régnait aux portes du château et se retourna vers elle en lui adressant un sourire qu’il voulait rassurant. Tacata était loin d’être rassurée. Elle ne devinait que trop bien les intentions de cette Penthésilée, dont elle connaissait la réputation jusqu’au-boutiste. La cible, ce n’était pas le laboratoire d’Antiope, ce n’était pas le château de Gaïa, ni même elle, la souveraine du pays. La cible se trouvait devant ses yeux, tremblant maintenant de manière imperceptible au fur et à mesure qu’il comprenait ce qui était en train de se passer. D’un moment à l’autre, les renégates parviendraient à franchir le cordon de sécurité, elles brûleraient tout sur leurs passages, s’empareraient du dernier individu capable de donner encore la vie sur cette planète et l’emporterait loin d’elle sans lui laisser une chance de protester. Elle ne pouvait le permettre, elle ne pouvait pas le perdre, elle ne pouvait même pas imaginer le partager avec d’autres. Et elle ne pouvait pas non plus fermer les yeux sur l’évidence, et condamner son peuple à une mort lente en refusant d’admettre qu’il était bien sa dernière chance de survie.
(à suivre)
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