lundi 9 novembre 2009

Dictionnaire impromptu : Hassan II


Né en 1929 à Rabat, Hassan Ben Mohammed Ben Youssef El Alaoui (reprenez votre souffle, on a connu pire) aura régné pendant plus de 38 ans sur le royaume du Maroc, petit petit d'Afrique du Nord situé à trois boat-people et demi de l'Espagne via le détroit de Gibraltar.

Descendant direct du prophète Mahomet en passant par sa fille Lalla Fatima Zahra et par la rue des Bahutiers, prendre la ligne 8 et descendre à Barbès, Hassan Ben Mohammed Ben Youssef Ben Oït Ben Yamin El Alaoui devient en 1961 Hassan II, 22e monarque de la dynastie Alaouite, qui aura régné finalement beaucoup plus longtemps que les dynasties Alaune et Aladeux. Avant cela, le petit Hassan, appelé longtemps Momo par ses copains d'écoles avant que ceux-ci ne commencent à disparaître avec toute leur famille dans les prisons de son père Mohammed V, fait ses études à Bordeaux et y obtient conjointement un diplôme de droit public à la faculté Montesquieu et deux maladies vénériennes importées de Roumanie sur les Quais de Paludate.

Son diplôme en poche, Hassan commence à accompagner son père dans ses déplacement politiques, et lorsque celui-ci obtient l'indépendance du Maroc en 1956, Hassan est nommé chef d'Etat Major des Forces Armées, puis prince héritier en 1957, puis roi le 3 mars 1961, à la mort de son père. Dès son intronisation, Hassan II fait du Sarkozy au pays des djellabas, commence par faire adopter une constitution sur mesure qui lui octroie les pleins pouvoirs puis déclare le début de 10 ans d'état d'exception après les émeutes de Casablanca en 1965, tout en prenant le temps de faire enlever et assassiner le leader de l'opposition Medhi Ben Barka, histoire de ne pas laisser ces petits cons de gauchistes emmerder les riches pendant qu'ils bouffent leur tajin.

Forcément, ça passe moyen auprès des couches populaires, et Hassan II échappe de peu à un coup d'état (en un seul mot, Maité n'y est pour rien) puis à une tentative d'assassinat au missile sol-air, parce que les mecs avaient peur de le louper. Hassan II est plutôt du genre mince et élancé, il passe entre les gouttes sans encombres et finit par se faire oublier en nommant premier ministre le chef de l'opposition Abderaman El Youssoufi. Tant qu'à faire, il se met aussi les chrétiens dans la poche en invitant le pape Jean-Paul II à visiter le Maroc (toutes les photos du pape en string à Agadir sont sur www.lemarocalacool.com) et laisse derrière lui l'image d'un monarque éclairé, moderniste et attaché aux traditions à la fois, capable de grande bonté comme des pires crasses, le cul entre deux chaises sans jamais prendre le risque de se péter le coccix, capable de grands écarts à faire pâlir Jean-Claude VanDamme.

Lorsqu'il meurt, le 25 juillet 1999, trois millions de personnes suivent le cortège funéraire dans les rues de Rabat et font la gueule, c'est la fameuse journée des trois millions de rabat-joie.

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