samedi 25 avril 2009

Définition impromptue : l'Allemagne


L’Allemagne est un petit pays d’Europe coincé entre la Pologne et le Lichtenstein et dont les habitants sont appelés les boches, pour ne pas qu’on les confonde avec les Alsaciens, qui habitent en Alsace, ni avec les Autrichiens, qui sont des boches, mais gentils. On peut très souvent confondre les Allemands avec les Autrichiens. C’est bien normal lorsque l’on sait que les Autrichiens ont toujours rêvé d’être envahi par l’Allemagne alors que les Autrichiennes ont toujours rêvé d’être envahi par Arnold Schwarzenegger. Mais alors que tous les Autrichiens s’appellent Arnold, tous les Allemands s’appellent Heinrich, et toutes les Allemandes s’appellent Greta, sauf ma belle-mère qui s’appelle Ginette mais c’est une autre histoire alors je vous en prie suivez un peu non mais c’est vrai des fois sans blagues.

L’Allemand le plus connu est sans doute Adolf Hitler, célèbre peintre munichois du 18e siècle, alors que l’Allemande la plus connue est sans doute Marcus Heinrich Junior, qui, avec ses copines de l’équipe féminine de nage est-allemande, rafla la quasi-totalité des médailles aux J.O d’été de Guantanamo en 1962. À l’époque, les nageuses de l’Est portaient fièrement la moustache et la paire de couilles, et personne ne s’en offusqua. C’étaient les temps bénis où les empêcheurs de tricher en rond n’étaient pas venu nous emmerder avec leurs histoires de dopage qui auraient soi-disant tué le sport. Marcus Heinrich Junior est d’autant plus célèbre que son père, le grand Marcus Heinrich Senior, fut pendant près de trente ans le costumier officiel de la reine d’Angleterre Victoria II. La reine était tellement fière de ses vêtements qu’elle ne cessait de se pavaner dans tous les beaux salons londoniens en hurlant à qui voulait bien l’entendre « oh yes, that’s pretty, but you know, my tailor is Heinrich ».

Depuis 1990 et la chute du mur de Berlin, la RFA et la RDA se sont réunies dans la joie et la bonne humeur pour ne former qu’un seul et magnifique pays au regard bleu azur fièrement tourné vers l’horizon dégagé de leur avenir capitaliste. Pourtant, malgré cette union en apparence des plus réussies, les Allemands continuent à être divisés en deux catégories : les Allemands de l’Ouest, qui vivent à l’Ouest, et les Allemands de l’Est, qui meurent à l’Est.

Et pourtant, l’Allemagne unifiée est un pays à l’économie florissante qui doit son dynamisme à l’exceptionnelle discipline de son peuple d’honnêtes travailleurs dont la grande rigueur fait le bonheur de leurs patrons et dont la grande rigidité fait celui de leurs femmes, enfin, lorsque leurs époux daignent se débarrasser de leurs carapaces sentimentales particulièrement épaisses pour les rejoindre au lit et leur lécher passionnément les teutons. Toujours est-il que lorsque l’on confie un boulot à un Allemand, vous pouvez être sûr qu’il l’exécutera dans les délais et avec un acharnement sans faille. D’ailleurs, peu de gens le savent, mais si à l’entrée des camps de concentration l’on pouvait lire en gros la mention « Arbeit Macht Frei » (« le travail rend libre »), si l’on se penchait un peu, on pouvait lire en petits caractères dans le coin de la pancarte : « Bosch. Du travail de pro ».

Mais c’est de l’histoire ancienne. Comment, aujourd’hui, reconnaît-on un allemand sans son casque à pointe ? En temps de paix, l’Allemand s’étiole, pâlit et se fane comme une fleur en hiver, et il devient tout à coup bien difficile de distinguer un Allemand d’un Suisse, d’un Autrichien ou même de ma belle-mère. Et pourtant, c’est très simple. Plaçons un individu A dans une pièce fermée et attendons : si au bout de 10 minutes, A vous demande pourquoi vous ne viendrez pas manger dimanche prochain et en profite pour s’incruster pour les grandes vacances, il s’agit de ma belle-mère. Sinon, il s’agit d’un Allemand, et c’est tant mieux, car il n’y a rien de pire que d’être invité à manger chez un Allemand, sauf chez ma belle-mère mais c’est une autre histoire alors je vous en prie suivez un peu non mais c’est vrai des fois sans blague.

Cependant, si vous êtes tout de même invité à manger chez un Allemand par hasard (ou même par Heinrich)... n’y allez pas. Trouvez une excuse qui tienne la route mieux que Goodyear et Ayrton Senna réunis, prétexter une urgence, un cours de claquettes, une pizza qui brûle ou une envie pressante d’épuration ethnique, n’importe quoi, n’y allez pas. À moins, bien sûr, que vous soyez particulièrement fan du mix saucisse-patate et bière chaude, deux éléments qui sont à l’Allemand ce que le pinard et le camembert sont au français moyen, une fierté nationale pour laquelle on est prêt à aller s’entretuer dans des tranchées pendant que les généraux jouent aux cartes dans les salons de la reine Victoria. Une théorie très sérieuse veut même que si l’archiduc Louis Ferdinand d’Autriche avait aimé le fromage et ne commettait pas l’hérésie de mettre de l’eau dans son vin, il serait peut-être encore en vie et la première guerre mondiale n’aurait pas eu lieu. Mais c’est ainsi, les Allemands sont beaucoup moins doués pour préparer un bon repas que pour déclencher de véritables boucheries. Le seul moment où ils s’en sortent avec les honneurs, c’est l’apéritif: il faut croire que les Allemands savent y faire avec les petits fours.

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