samedi 27 juin 2009

Théorie foireuse : le célibataire endurci bande t’il en permanence ?

Question : pourquoi le célibataire est-il toujours si endurci ? Il est vrai que si le célibataire est ramolli, alors ne devra pas s’étonner de le rester, célibataire. Ne serait-ce que parce que la femme moderne et conquérante préfère que le frein soit solide lorsqu’elle le ronge patiemment en attendant son heure de gloire. Admettons. La question reste entière. Qu’est ce qui distingue le célibataire endurci du célibataire ramolli ?

La réponse a fusé de la droite, une quinzaine de centimètres, me dit la demoiselle au chapeau de paille qui gagne un magnifique presse-purée électrique avec lequel elle pourra éventrer indélicatement le célibataire trop ramolli. Plus sérieusement, peut-être, on peut signaler que le célibataire endurci est aussi appelé célibataire contrariant, il ne se laisse pas passer la corde au cou si facilement, alors que le célibataire ramolli fait plus partie de la grande famille des célibataires contrariés, du genre à se passer tout seul la corde au cou avec une facilité désarmante.

Admettons. La question reste entière. Est- ce que le célibataire endurci bande en permanence ?

La réponse a fusé de la gauche, ça dépend de la pionne qui surveille la permanence, me dit le jeune homme avec une casquette qui gagne le droit de fermer sa gueule dès qu’il en aura de nouveau l’occasion. Plus sérieusement, peut-être, nous devons bien convenir, mesdemoiselles, que même pour un célibataire endurci, l’activité érectile permanente présente de graves dangers physiques. Parmi les célibataires endurcis, on ne compte d’ailleurs plus les accidents qui mettent parfois en cause d’autres usagers de la route, une manœuvre un peu compliquée dans un couloir ou une sortie d’ascenseur, un faux mouvement, un mauvais usage du klaxon, et voilà un innocent éborgné à vie. Bien que cet exemple en particulier soit uniquement vrai pour l’espèce rare des étalons dits « roccosifrediens ». « trop rare » rajoute la demoiselle au chapeau de paille qui gagne un adaptateur en caoutchouc qu’elle pourra utiliser comme bon le semble avec son presse-purée électrique.

Admettons. La question reste entière. Qu’est-ce qui définit un célibataire ?

La réponse nous est donnée par le Petit Larousse, alors que le Petit Robert a été dispensé de sport aujourd’hui, j’ai ici un mot de sa maman. Le célibataire, nous dit le Petit Larousse, c’est celui qui est en âge d’être marié mais qui ne l’est pas et ne l’a jamais été. Reste à définir à quel âge est-on censé être en âge d’être marié, et j’entends déjà d’ici s’entrechoquer de peur les dents de la post-trentenaire qui sent s’approcher d’elle à grands pas la ménopause à la tête de son cortège de tétons rabougris et de libido en berne. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, dans le dictionnaire, le mot célibataire est coincé juste entre les mots « ceinture » et « cellulite ». Tremblez, tremblez, travailleurs de la merde, car bientôt la mer reprendra ses droits, une femme dans chaque port et un porc dans chaque femme.

Mais le Petit Larousse ne nous explique pas le plus important : peut-on, au lieu de devoir choisir entre être un célibataire endurci et ramolli, se considérer comme faisant partie de l’espèce en voie de disparition des célibataires underground ?

Admettons. Pour résumer plus simplement, à l’intention des jeunes et des imbéciles qui nous écoutent à la radio ce soir, nous pouvons dire que le célibat est la période la plus heureuse de la vie. Quel bonheur de ne pas avoir de contrainte, d’être libre de faire ce qui nous chante quand ça nous chante. Quel bonheur de pouvoir draguer toute la soirée et de se prendre toute une collection de râteaux suffisante pour ouvrir un Jardiland. Quel bonheur de pouvoir rentrer à n’importe quelle heure de la nuit chez soi, dans son appartement vide, quel bonheur de pouvoir pleurer tout seul dans son lit froid sans personne pour vous déranger, quel bonheur de pouvoir raconter sa journée à un petit chat qui ne vous coupera pas la parole une seule fois, quel bonheur de pouvoir s’endormir devant Drucker le dimanche après-midi au lieu de se promener dans les parcs, quel bonheur de se réveiller honteux alors que déjà sonne huit heures à votre réveil, quel bonheur d’en perdre l’appétit et de maigrir à vue d’œil, quel bonheur de mourir d’ennui, quel bonheur de crever seul.

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