dimanche 11 octobre 2009

Dictionnaire impromptu : Geronimo

Né en 1829 en Arizona, Geronimo est appelé à sa naissance Go Khla Yeh (celui qui baille) par ses parents, et tous ses petits copains apaches passeront leur temps à se foutre de sa gueule à l'école jusqu'à ce que débarque dans la tribu le petit Nu Gah Den Dini, ce qui signifie "petite crotte malodorante". Le mal est fait, Go Khla Yeh est un petit garçon mal dans sa peau rouge et sombre très tôt dans l'alcoolisme : à dix ans, il prend sa première cuite au Mezcal. À son deuxième bol, il est déjà complètement sioux.

Mais tout s'éclaircit lorsque meurt Tazha, le fils aîné du grand chef Cochise : Go Khla Yeh prend alors le contrôle de la tribu et il est admis au conseil de guerre des Apaches Chiricahuas en 1846, à peine âgé de 15 ans. La vie suit son court pour les chihuahuas, jusqu'à ce qu'en 1858 l'armée mexicaine se fourre une énorme épine dans le pied en tuant sa mère, sa femme et ses trois enfants. Go Khla Yeh se venge le 30 septembre 1859, le jour de la Saint Jérôme, et les cris des Mexicains invoquant Saint Jérôme (Geronimo, donc, qui ne signifie absolument pas "j'ai revu encore une fois un dessin animé sur un petit poisson) lui inspire son nom de guerre. Deux ans plus tard, alors que Geronimo s'est calmé, les Mexicains lancent une nouvelle attaque surprise et tue sa nouvelle épouse et son fils. Geronimo se dit alors que ça commanche vraiment à bien faire cette histoire et décide de tourner l'apache. Désormais, il sera un chaman chanmé et mettra toute son énergie à combattre les blancs.

Pendant dix ans, Geronimo combattra aux côtés des chefs Cochise et Mangas Coloradas (un cocktail très prisé au Mexique, popularisé par Tom Cruise dans le film du même nom), et il faudra attendre 1871 pour qu'il retourne sa far veste, négocie enfin un accord de paix avec les Etats-Unis et obtienne la création d'une réserve apache, ce qui est tout de même moins bien qu'une réserve à cigarettes, mais passons. L'année suivante, toute la tribu est déportée dans le désert et Geronimo s'enfuit avec les chefs apaches. Ils s'évanouissent dans les montagnes et deviennent de véritables hors-la-loi des séries, vivant de pillages tout en exécutant quelques soldats mexicains pour passer le temps.

Rattrapé à plusieurs reprises, il s'échappe à chaque fois, mais son existence de bandit pas manchot ne va s'arrêter qu'en 1886 : coupable d'avoir buté 26 colons américains d'un coup, il se retrouve pourchassé par 8000 soldats américains et mexicains commandé par le général Nelson Miles Davis, qui était loin d'être une trompette et ne se laissait pas faire quand on venait lui casser les pieds tendres. Après 6 mois où Geronimo rivalise d'ingéniosité pour passer entre les mailles du filet, le grand chaman finit par se lasso de cette existence de cowbaye solitaire, et se rend finalement le 4 septembre 1886.

Enfermé à Fort Pickens en Floride, un endroit Fort Alamode pour les exécutions sommaires, Geronimo finit par se ranger, se convertit au christianisme et devient fermier. Il se retrouve même à vendre des souvenirs à la Louisian Purchase Exposition en 1904 et aurait fini par présenter la météo avec un casque à plumes si la télé avait été inventée à l'époque. Une pneumonie met fin à sa déchéance et il meurt en 1909, il y a cent ans tout rond. La légende veut que ses dernière paroles furent : "ah là là, Cheyenne de vie".

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