dimanche 4 octobre 2009

Théorie foireuse : Joseph Haydn

Né en 1732 dans un petit village de Basse-Autriche, Franz Joseph Hadyn est le deuxième des douze enfants du couple, dont six survivront jusqu'à l'âge adulte, ce qui est bien mais pas top. D'un père fabricant de charriot et d'une mère cuisinière chez le comte Harrach (ça ne s'invente pas), Franz est éduqué musicalement par son oncle qui l'envoie faire le soprano à la Cathédrale de Vienne, où il apprend les rudiments de son art avant d'être chassé à 18 ans pour avoir mué, chose qu'il aurait pu évité en se coupant une ou deux couilles, voir trois.

En 1757, Joseph Haydn a abandonné le prénom de Franz, vraiment trop connoté casque à pointe et solution finale, et rencontre le baron Von Fürnberg, le comte Von Morzin et le duc Von Etik, qui souffre de quelques problèmes de prononciation, et se retrouve bientôt engagé par la la famille des princes Esterházy, grande famille hongroise qu'il servira pendant plus de 30 ans.

C'est surtout avec le règne de Niklaus Ier, dit "le magnifique" parce que "le gros pédé" était déjà pris, que Haydn peut laisser libre court à son talent : sorte de fonctionnaire de la musique comme on en fait plus, sauf dans les salles subventionnées par la mairie de Bordeaux, Joseph fait le minimum syndical et profite de ses nombreux temps libres pour écrire pas moins de cent symphonies, des dizaines de quatuors à corde, quelques opéras, et la première version injustement méconnue d'Eye Of The Tiger, composée à l'origine pour clavecin.

On dit alors souvent de Joseph Haydn qu'il incarne mieux que quiconque le classicisme viennois, même si cela n'évoquera à la plupart d'entre vous qu'un vague souvenir de patisserie dégeulasse avalée à la va-vite avant votre premier rencard au cinéma avec cette blondinette qui faisait tourner toute les têtes, Alexandrie, Alexandra, ce soir j'ai l'a fièvre et toi tu meurs de froid. Pour simplifier, on dira qu'Haydn se trouve pile poil à la frontière entre le baroque et le romantisme, l'équivalent pour la musique classique d'un Rocco Siffredi filmé par André Téchiné. C'est chiant mais c'est beau.

Haydn trouve donc très souvent le temps, entre deux symphonies, d'aller boire des coups au bistrot du coin, le Lane Bar, où il rencontra son meilleur pote Wolfgang Amadeus Mozart au cours d'une partie de cartes très animées qui restera dans l'histoire sous le nom de la fameuse Belote de Lane. Malgré leur grande différence d'âge (24 ans), les deux hommes vivent ensemble une vibrante histoire de camaraderie qui ne cessera qu'avec la mort de Mozart en 1791. Profondément affecté, Joseph Hadyn quitte Vienne et traverse l'Europe révolutionnaire pour une série de concerts londoniens qui resteront dans les esprits. De retour au pays en 1793, il prend pour élève un jeune musicien talentueux répondant au doux nom de Ludwig Van Beethoven, mais le courant ne passe pas vraiment entre les deux hommes et Haydn le laisse bientôt entre les mains d'Albrechtberger pour reprendre ses fonctions de maître de chapelle auprès de Niklaus II, dit "le petit-fils du magnifique".

Après une série de 9 quatuors à corde très innovants, Joseph Haydn prend enfin une retraite bien méritée en 1804 et décède en 1809 pendant l'occupation de Vienne par les troupes de Napoléon, décidément toujours là dans les bons coups. A son enterrement, on joue le Requiem de Mozart, c'est très beau et c'est très triste. 180 ans plus tard, François Feldman se demande ce que deviennent, deviennent, les valses de Vienne, et c'est surtout très triste.

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