dimanche 31 janvier 2010

Dictionnaire impromptu : Ava Gardner

Penchons nous aujourd’hui sur la vie tumultueuse et la carrière agitée d’une grande dame du cinéma hollywoodien, la dangereusement vénéneuse Ava Gardner. Ah, Ava... Ava. Oui, ça va bien, je vous remercie, mais ce n’est pas de moi dont on parle.

Née le soir de Noël 1922 dans une famille d’exploitants de tabac de Caroline du Nord, là où les méchants neg’ font ‘ien qu’à pisser dans les plantations pour faire chier les pat’ons, Ava Gardner suit sans passion des cours de sténo-dactylo pour faire plaisir à ses parents. Mais la jeune fille ne rêve que d’une chose, sortir de son patelin pourri plein de noi’ qui font ‘ien qu’à ‘eluquer son de’ière, et rend souvent visite à sa soeur aînée Béa, new-yorkaise d’adoption mariée à un photographe professionnel. Celui-ci, totalement subjugué par le charme de la jeune Ava (oui, ça va, merci, vous allez pas me le demander tout le temps), prend une centaine de clichés qu’il envoie aux studios de MGM sur les conseils d’un ami qui y travaille. A 19 ans, la belle signe un contrat de sept ans à 50 dollars par semaine, et part à Hollywood avec sa soeur, en plein conte de fée.

Mais le conte de fée ne va pas durer : car si Ava est bonne, Ava vient de Caroline du Nord, et son accent traînant à de quoi faire débander plus d’un producteur. Elle obtient tout de même de petits rôles mais se fera surtout connaître du grand public en mettant dans son lit le jeune premier Mickey Rooney, se marie dans la foulée puis divorce seize mois plus tard, repousse pendant trois ans les avances du milliardaire Howard Hugues avant de craquer pour un musicien minable du nom d’Artie Shaw, ça ne s’invente pas, dont elle finira fatalement par briser le coeur.

Côté filmographie, rien à se mettre sous la dent avant Les Tueurs en 1946, mais Ava (oui, merci) est encore une potiche sans intérêt, bonne à jouer la décoration dans les films de Clark Gable, Gregory Peck ou Robert Mitchum, et à briser les ménages en devenant la maîtresse de Franck Sinatra, qu’elle épousera en 1951 lorsque celui-ci divorce de Nancy, charmante bourgade minière du Nord Est et merde, je me suis encore trompé de fiche. S’ensuivent (enfin) quelques grands rôles, Mon Passé Défendu en 1951, Les Neiges du Kilimandjaro en 1952, Mogambo, et surtout les Chevaliers de la Table Ronde avec Robert Taylor, à ne pas confondre avec le remake méconnu de Claude Rich, parce que my Robert Taylor is not Claude Rich, hein, non mais.

La Comtesse aux Pieds Nus lui apporte la consécration, La Nuit de l’Iguane révèle enfin la grande actrice qui sommeille derrière son décolleté ravageur, et après quelques films de cet acabit, Ava Gardner met un terme à sa carrière en 1968 et s’installe à Londres en attendant ses derniers jours. Qui mettront un peu de temps à venir, lui laissant l’occasion de se commettre dans l’horrible Harem en 1986, année où elle tombe malade. Ava plus trop, et elle décède finalement d’une pneumonie en 1990, à l’âge de 67 ans. Rideau.

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